Construction et rénovation de bateaux bois depuis 1956
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La charpente de marine

La charpente de marine

Un art ancien, vivant et exigeant, aujourd’hui perpétué par de rare passionnés, pour l’amour du bois et des bateaux

La charpente de marine est l’un des plus anciens métiers de la mer. Avant l’acier et la fibre de verre, c’est le bois qui dessinait la silhouette des navires, moulait leur force et leur grâce. Dans les chantiers côtiers, les charpentiers façonnaient les coques à la main, armés de leur scie et de leur varlope, guidés par un œil sûr et un savoir transmis de génération en génération.

Au fil des siècles, ces artisans ont bâti des embarcations de pêche, des voiliers de commerce, des bateaux de plaisance. Ils travaillaient le chêne, le pin d’Alep ou l’acacia — chaque essence savamment choisie selon sa résistance ou sa souplesse, sa capacité à affronter le soleil ou l’humidité, ou encore selon la région géographique de navigation. La charpente de marine, c’est d’abord une science du bois, du dessin et de l’équilibre : comprendre comment une pièce va se courber, comment elle va s’assembler à une autre, comment le bateau se comportera en mer.

Aujourd’hui encore, dans les chantiers spécialisés, ce métier garde toute sa noblesse. Le charpentier de marine allie la tradition du geste à la précision des outils modernes. Le rabot, le fer à calfater, l’étuve et la scie japonaise côtoient désormais la toupie, la défonceuse ou la scie à ruban. Mais le principe reste le même : donner forme au bois pour qu’il flotte, tienne le cap et traverse le temps.

Chaque bateau en bois raconte une histoire : celle du chantier qui l’a vu naître, de l’artisan qui l’a conçu, façonné, ajusté des mois durant. Construire ou restaurer, c’est dialoguer avec la matière, anticiper ses réactions, respecter son rythme. C’est un travail de patience et d’exigence, où chaque millimètre compte.

Outre la dextérité, l’habileté manuelle et la connaissance des machines et outils, le savoir-faire du charpentier de marine repose sur une parfaite apréhension de l’espace, de la géométrie et de la matière : le dessin (ou l’épure) permet de transposer une idée en lignes harmonieuses ; la prise de gabarit, de réaliser les pièces avec une précision minutieuse ; le choix du bois, de choisir la bon débit au bon endroit, dans la bonne essence.

La formation à ce métier reste exigeante. Elle se transmet à travers les CAP et Brevet Profesionnel de charpentier de marine, mais aussi par compagnonnage et expérience en atelier. Beaucoup apprennent sur le tas, au contact des anciens. L’oeil et la main deviennent les outils premiers : ils mesurent, jugent, corrigent.

Dans un monde tourné vers la série et le composite, les charpentiers de marine perpétuent une forme rare d’artisanat. Leurs bateaux ne sont pas seulement des unités de navigation : ils sont de véritables manifestes, qui portent en eux l’amour du bois, des savoir-faire d’antan, de la rencontre entre l’homme, la matière et la mer.

Chez Borg, nous sommes fiers d’avoir la chance de voir les navires auxquels nous redonnons vie passer chaque jour devant notre atelier ouvert sur l’entrée du Vieux Port de Marseille.

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Credit Photo Hugo Denis Queinec