C’est dans un écrin de bleu, à l’entrée du vieux port de Marseille, que s’est installé le chantier naval Borg après sa création en 1956 au bassin de carénage du Vieux Port. Niché dans la secrète anse du Pharo, surplombée par le palais du même nom, Guillaume Borg fonda de ses mains, il y a près de 70 ans, une machine à produire un des artisanats les plus intemporels de la cité phocéenne.

L’emplacement n’a pas été choisi au hasard. Outre sa situation exceptionnelle, l’anse du Pharo est riche d’une longue histoire navale. Dès 1790, des chantiers navals s’y installent. Ils construisent - pour le compte notamment du sultan ottoman Méhémet Ali (vice-Roi d’Egypte) - des navires rapides et très manœuvrants, destinés au transport de marchandises, tels que les bricks, les corvettes ou les trois-mâts de charge. Les coques sont entièrement réalisées en bois, de manière encore très traditionnelles, sur des cales à ciel ouvert. En 1830, leur activité est telle qu’ils ne peuvent répondre à l'ensemble des demandes.

Dans les années 1920, les chantiers de l’anse du Pharo emploient une centaine de personnes réparties sur plusieurs entreprises (La Société des Transbordements Maritimes, les chantiers Scotto, Massilia et Grossi).
Durant la dernière guerre, les chantiers sont réquisitionnés par les allemands pour la réparation de leurs bâtiments de faible tonnage, des dragueurs côtiers qui constituaient l'essentiel de leur flotte en Méditerranée. Le site du Pharo retrouve son activité de chantier naval au lendemain du conflit : il est spécialisé dans la réparation des navires traditionnels, chalutiers, barquettes ou voiliers.